Tortue de terre : Toutes les espèces les plus connues, par continent

La tortue de terre est un des reptiles les plus vieux de la planète. Elle est présente sur tous les continents, et on dénombre près de 50 espèces différentes. Ici, je vous parle brièvement des spécimens les plus connus, de leurs différences et de leurs particularités. Les tortues de terre sont regroupées dans la famille des testudinidés (testudinidae), que l’on nomme aussi tortues cryptodires.

Description de la tortue de terre

Contrairement aux tortues marines ou aux tortues d’eau douce, les tortues terrestres vivent leur existence sans avoir la nécessité d’un cours d’eau à proximité. Leur carapace est bien plus bombée que celles des tortues aquatiques, et elles possèdent des pattes assez massives, toujours équipées de griffes.

Il y a vraiment des tortues terrestres de toutes les tailles et de tous les poids, de 15 cm environ et quelques grammes, jusqu’à plus de 130 cm et plus de 270 kg. Si quelques tortues terrestres possèdent un plastron articulé, ce n’est pas le cas de l’immense majorité qui ont un plastron complètement fixe.

Les différentes espèces les plus connues par continent

L’Europe

La tortue d’Hermann (Testudo hermanni)

tortue hermannJe commence par une tortue qui me tient à cœur, puisque deux des membres de son espèce habitent dans mon jardin. La tortue Hermann vit sur l’ensemble du pourtour méditerranéen, et c’est l’unique tortue que l’on peut trouver en France. Elle est malheureusement considérée comme une espèce menacée, la faute à l’urbanisation grandissante du littoral et des feux de forêt.

Plutôt curieuse, et simple à élever, elle est la tortue idéale pour en faire un animal de compagnie. Il est en revanche totalement interdit de la prélever dans son habitat naturel, et il faut absolument bannir son achat sur le marché au noir.

La tortue grecque (Testudo Graeca)

tortue grecqueC’est la tortue de terre par excellence, et à vrai dire, elle n’est pas seulement présente en Europe. On dénombre pas moins de 10 sous-espèces vivant en Europe, mais aussi en Asie et en Afrique. Contrairement à la tortue Hermann, elle possède une plaque supracaudale qui n’est pas divisé, c’est essentiellement de cette manière qu’on différencie les deux espèces.

Son appellation de tortue « grecque », lui vient des motifs qui apparaissent sur la carapace, et qui avec un peu d’imagination, peuvent rappeler les dessins de quelques frises grecques. Elle est également assez simple à élever, et elle a d’ailleurs failli disparaître de l’Europe dans les années 70 – 80 , à cause d’un pic d’intérêt des enfants pour cet animal. Tout le monde en voulait une à la maison, et un grand nombre ont été prélevées de leur habitat naturel.

La tortue bordée (Testudo Marginata)

tortue bordeeOn la retrouve uniquement dans les Balkans, en Grèce et dans le sud de l’Albanie. C’est une des plus grosses tortues d’Europe et du pourtour méditerranéen, puisqu’elle peut atteindre plus de 40 cm pour les spécimens les plus grands, et un poids d’environ 5 kg. Elle est reconnaissable par le derrière de sa carapace, en forme de jupe. C’est cette particularité qui lui a valu son nom.

Sa grande taille et sa carapace solide, lui permettent une meilleure protection contre les prédateurs. Mis à part quelques chiens errant, elle ne craint personne d’autre que l’homme. Sa population n’est pas considérée en voie d’extinction, mais comme la tortue d’Hermann, elle souffre tout de même des infrastructures humaines qui l’empêche souvent de se déplacer comme elle le voudrait.

L’Asie

La tortue étoilée d’Inde (Geochelone Elegans)tortue etoilee inde

Cette tortue est présente dans tout le sous-continent indien, c’est-à-dire au Népal, au Bhoutan, au Pakistan dans le Sud de l’Inde, aux Maldives ou encore au Sri Lanka. C’est vraiment une très belle tortue, qui doit son nom à sa carapace dessinée et bosselée. Sa beauté fait son succès dans plusieurs pays, où elle est devenue un animal de compagnie. On sait qu’un marché noir est en place et que de nombreuses tortues étoilées sont exportés illégalement depuis l’Inde.

Sa peau est assez claire, et les traits qui partent de chaque plaque de sa carapace sont vraiment étonnants. Elle peut mesurer jusqu’à 30 cm de long pour la femelle, les mâles, comme souvent chez nos amies tortues, sont plus petits, environ 20 cm.

La tortue de Horsfield (Testudo Horsfieldii)

tortue horsfield On l’appelle également tortue russe ou tortue des steppes, et on la retrouve sous 6 sous-espèces différentes, de l’Iran, à la Chine, en passant par le Pakistan, l’Ouzbékistan, la Mongolie ou encore le Tadjikistan. C’est une tortue de taille plutôt modeste, dont les plus gros spécimens mesuraient 23 cm. Sa carapace est plus bombée et plus lisse que celle de la plupart des tortues.

Elle est autorisée à la vente en France, en Belgique ou encore en Espagne, et s’élève plutôt bien. Elle est à privilégier d’une tortue d’Hermann pour ceux qui vivent dans le nord, puisqu’elle supporte bien mieux l’air frais. Pour la petite histoire, une tortue de Horsfield a déjà fait le tour de la lune avec les Soviétiques en 1968, c’est même le premier vertébré (hormis l’homme), à avoir fait ce voyage.

La tortue étoilée de Birmanie (Geochelone platynota)tortue etoilee birmanie

Encore une magnifique tortue à la carapace spécifique, qu’on retrouve très peu dans les élevages spécialisés. Pour cause, elle se fait de plus en plus rare, vivant exclusivement dans les zones tropicales de Birmanie et étant consommé par les populations locales ou par les Chinois. Sa vente est désormais interdite sur le sol birman, mais comme souvent, un marché noir est toujours bien en place.

Cette tortue d’environ 25 cm de long pour un poids de 2 kg, peut vivre jusqu’à 70 ans. On la distingue de la tortue étoilée d’Inde grâce à ses écailles de forme conique, et ses dessins étoilés moins prononcés. Le plastron est également beige clair, de forme différente.

La tortue Manouria

tortue manuriaOn la trouve un peu partout en Asie, notamment en Chine, au Laos, en Thaïlande, au Cambodge ou encore en Birmanie et même en Inde. Elle apprécie particulièrement les zones humides, dont les forêts tropicales, et elle aime rester à proximité des cours d’eau. Cette belle tortue peut atteindre jusqu’à 60 cm de longueur. Elle possède deux gros ergots à l’arrière des cuisses, ce qui lui vaut le nom de tortue à 6 pattes.

Elle est de couleur brune, avec un espacement entre chaque écaille particulièrement marqué. Les écailles sont quasiment plates, et on trouve de grosses écailles sur le milieu de la carapace et de toutes petites sur le contour. J’ai croisé cette tortue en Thaïlande et c’est vraiment un spécimen magnifique.

Tortue Indotestudotortue indotestudo

Cette tortue terrestre vit dans les forêts d’Asie, de la Chine à la Malaisie, en passant par le Viêtnam, le Cambodge ou bien la Thaïlande. On la retrouve aussi en Inde et au Bangladesh. Elle a une forte adaptation au climat, puisqu’on la retrouve aussi bien dans les régions humides comme les milieux forestier, que dans des zones bien plus sèches et des endroits caillouteux, où les plantes sont bien plus rares.

On la nomme parfois « tortue à tête jaune ». En effet, même si sa tête est beige, elle devient jaune pendant la saison de reproduction. Sa taille moyenne est de 34 cm pour 3,5 kg, mais certains spécimens peuvent atteindre plus de 6 kg et 50 cm de long. La carapace peut-être totalement brune ou bien de couleur beige caramel avec des taches sombres.

L’Afrique

La tortue géante des Seychelles (Aldabrachelys Gigantea)

tortue geante seychellesL’une des tortues reines de notre planète bleue, la tortue géante des Seychelles est l’une des plus grosses tortues existantes, puisqu’elle peut atteindre jusqu’à 120 cm et peser plus de 300 kg. Les femelles sont plus petites, ce qui est assez rare chez les tortues, et elles ne dépassent généralement pas les 90 cm. Ce sublime animal peut vivre plus de 150 ans. Cette espèce ne se trouve que sur l’îlot inhabité d’Aldabra aux Seychelles, et il y aurait environ 150 000 tortues.

Étant donné sa très pauvre dispersion, c’est une espèce considérée comme vulnérable par l’UICN, et elle est donc particulièrement surveillée par plusieurs organisations internationales. Quelques groupes ont été introduits sur d’autres îles de l’océan indien afin d’assurer la préservation de l’espèce.

La tortue léopard (Stigmochelys pardalis)tortue leopard

Elle n’attaque pas les gazelles, et elle est exclusivement herbivore. Son nom de léopard lui vient évidemment de sa carapace caractéristique, très brillante, de couleur jaune et tacheté de noir, qui rappelle le pelage du léopard. La dossière est particulièrement bombée et haute. C’est une tortue qui se défend contre les prédateurs, en poussant d’abord des soufflements roques pour prévenir qu’elle ne se laissera pas faire.

L’accouplement de cette espèce est également assez brutal, le mal pouvant infliger des blessures parfois importantes à la femelle. C’est une tortue qui vient du sud et de l’est de l’Afrique, où elle préfère les régions montagneuses. Elle peut cependant vivre sa vie correctement dans la savane plus aride. Elle peut être élevée en France, et elle apprécie assez bien le climat du sud du pays.

La tortue pancake (Malacochersus tornieri)

tortue pancakeElle doit évidemment son nom à sa forme si particulière et sa carapace très plate. Elle vit uniquement en Tanzanie et au Kenya, par groupe assez réduits, dans des zones confinées et finalement peu nombreuses. Cette tortue a en effet besoin d’un biotope particulier pour s’épanouir. Elle aime particulièrement les amoncellements rocheux qui lui permettent de se cacher facilement.

C’est vraiment une espèce unique en son genre, et même si on ne connaît pas de sous-espèce, on note une différence assez importante de variations de couleurs, d’une population à une autre. C’est une petite tortue, qui dépasse rarement les 18 cm de long pour seulement 5 cm d’épaisseur. Ses côtes ne sont pas soudées et le plastron possède une partie molle en son centre. Lorsqu’elle rentre ses pattes et sa tête, son squelette augmente légèrement de taille, ce qui permet à la tortue de se bloquer entre deux pierres, empêchant alors les prédateurs de l’extraire de sa cachette.

La tortue sillonnée (Centrochelys sulcata)tortue sillonne

C’est une tortue vraiment typique de l’Afrique sahélienne. On va la croiser au Mali, au Sénégal, au Nigeria, au Tchad ou encore au Soudan et en Centrafrique. C’est cependant en Mauritanie et en Éthiopie qu’on trouve le plus grand nombre de spécimens. À l’âge adulte, c’est une belle bête de 60 à 85 cm, pour un poids qui peut dépasser les 100 kg pour les mâles. C’est la plus grande tortue du continent africain. Elle est omnivore et très active, et elle a donc besoin de beaucoup d’espace si elle vit en captivité.

C’est une tortue qui mange vraiment de tout, de l’herbe et des plantes bien sûr, mais également des charogne ou même les excréments de quelques animaux. Ce régime spécial lui permet tout de même de vivre plus de 100 ans. La carapace du mâle possède un bord relevé à l’avant, qui permet de soulever et retourner un mâle concurrent. Les combats sont parfois impressionnants.

La tortue à soc (Astrochelys yniphora)

tortue a socLe soc de charrue est la partie de l’appareil agricole qui vient labourer la terre. Il semblerait que l’avant de la carapace de cette tortue rappelle cet outil… Quoi qu’il en soit, c’est une superbe tortue, qui peut s’approcher des 50 cm de long pour un poids jusqu’à 12 kg. Les écailles forment des espèces de pyramide au bout plat, qui lui donne un look reconnaissable entre milles. Ses formes géométriques sont encore plus étonnantes que chez les autres tortues.

C’est une tortue assez rare, qu’on ne trouve que dans le sud de Madagascar. Elle est en voit de disparation, toujours à cause de l’homme, qui la chasse pour sa chair ou en fait le trafic pour les vendre comme des animaux de compagnie. On estime que sa disparition est l’affaire de quelques années, en 2017 seulement 150 individus avaient été décomptés à l’état sauvage.

La tortue d’Égypte (Testudo kleinmanni)tortue egypte

C’est une tortue, qui comme son nom l’indique… ne vit finalement qu’assez peu en Égypte. On la retrouve plutôt en Libye, et on compte aussi quelques populations en Israël. C’est une petite tortue avec des femelles plus grandes que les mâles, mais qui ne dépasse pas les 13 cm de long. Petites et très mignonnes, elles ont subi une collecte très importante dans les années 80 à 90, pour les transformer en animal de compagnie. C’est à cause de ça qu’elle a presque complètement disparu d’Égypte et qu’elle se fait de plus en rare en Libye également.

L’une des particularités du mâle lors de l’accouplement, vient des cris qu’il pousse lors de l’acte. Certains comparent ces cris au chant des colombes. Ce serait particulièrement bruyant, et étonnant pour une tortue de cette taille. D’autant plus que les mâles sont performants avec un accouplement qui dure très souvent plus de 20 minutes.

La tortue géométrique (Psammobates Geometricus)

tortue geometriqueSûrement l’un des tortues les plus étonnantes et les plus belles au monde. C’est une espèce uniquement présente en Afrique du Sud, qui regroupe les écailles en forme de pyramide et les dessins étoilés qu’on retrouve chez d’autres tortues citées plus haut. Sa taille n’excède pas les 20 cm de long à l’âge adulte. Les femmes sont toujours plus grandes que les mâles.

L’espèce fait partie de la liste des 100 animaux les plus menacés au monde et elles vivent dans une réserve naturelle protégée d’environ 1000 hectares. C’est une tortue qu’on ne peut voir qu’en Afrique du Sud, et il est impossible de l’élever en captivité.

L’Amérique

La tortue géante des Galapagos (Chelonoidis nigra)tortue galapagos

C’est évidemment l’animal emblématique des îles Galapagos, où elles sont endémiques sur chaque îlot de l’archipel. Elle est la plus grande tortue terrestre au monde, avec une taille moyenne de 130 cm, mais elle pèse moins lourd que sa cousine des Seychelles. On a cependant déjà vu un record de 422 kg pour plus de 2 m de long. L’espérance de vie d’un individu sauvage est méconnue, mais on l’estime entre 150 et 200 ans.

On note 10 sous-espèce, chacune avec ses caractéristiques, notamment au niveau de la forme de la carapace. Cette dernière est incassable pour un autre animal terrestre. La tortue peut entrer dans sa carapace en cas de danger et elle ne craint alors plus rien du tout. On estime la population des tortues au Galapagos à 15 000 individus environ, ce qui est évidemment très peu. L’espèce est désormais protégée.

La tortue charbonnière à pattes rouges (Chelonoidis carbonaria)

tortue charbonniere pattes rougeC’est une tortue typique de l’Amérique du Sud et de l’Amérique Centrale. On la retrouve un peu partout au Brésil, en Argentine, au Pérou, au Venezuela, ou encore en Guyane, en Colombie ou au Panama. Elle a également été introduite dans de nombreuses îles des Antilles, à la Guadeloupe, en Martinique, etc. Cette tortue se distingue par sa carapace noire dont les écailles ont beaucoup de reliefs, et elle possède quelques écailles rouges sur la tête et les pattes.

C’est une tortue omnivore qui mange en priorité des herbes, des plantes et des fruits, mais qui peut croquer quelques insectes ou se délecter d’une charogne de temps en temps. Elle mesure en moyenne à l’âge adulte 30 cm, mais certains spécimens ont dépassé les 90 cm et les 20 kg. Sa durée de vie est estimée à 60 ans.

La tortue charbonnière à pattes jaunes (Chelonoidis denticulata)tortue charbonniere pattes jaunes

Plus rare que sa cousine à pattes rouges, la charbonnière à pattes jaunes vit elle aussi en Amérique du Sud, avec une répartition moins importante. On la rencontre au Brésil, en Bolivie, en Équateur, en Guyane, au Pérou, au Venezuela, au Suriname et sur l’île de Trinité. Elle est considérée comme la troisième plus grande tortue terrestre du monde, avec 50 cm de long en moyenne, et quelques spécimens qui dépassent les 80 cm.

Elle tient son nom des quelques écailles sur sa tête et ses pattes qui tendent vers le jaune. C’est une tortue omnivore qui mange donc tout ce qu’elle trouve ou presque. Elle aime particulièrement les fruits et les limaces.

La tortue d’Argentine (Chelonoidis chilensis)

tortue argentineCette tortue trouve son biotope préféré en Argentine, en Bolivie et au Paraguay. Elle aime les zones rocailleuses plutôt sèches et arides, où elle trouve uniquement quelques herbacées et quelques cactus pour se nourrir. On la retrouve également dans quelques cuvettes salines ou dans les lits presque asséchés des rivières. Elle se sert des trous naturels pour se protéger du soleil, elle ne creuse jamais de terrier.

Elle mesure, à l’âge adulte, environ 25 cm de long, et sa carapace possède des écailles vert clair au centre et vert très sombre, voir noir, sur les contours. Sa longévité tourne aux alentours des 40 ans. Elle est en voie de disparition à cause de l’urbanisation grandissante en Amérique du sud, d’autant plus que ses œufs sont des mets de choix pour de nombreux animaux, tels que les renards et les putois. Les aigles s’attaquent aux jeunes adultes, qu’ils entraînent très haut dans le ciel et qu’ils relâchent contre les rochers pour briser la carapace.